La vie extraordinaire d'une chanteuse normale.
8 Mars 2018
Le premier jour de résidence, Meivelyan a monté sa batterie, Cyrille et Nico, le décor et Morvan sa station spoutnik (pédalier, ordi et autres objets non conventionnels et non conventionnés).
Moi je supervisais, allant de l’un à l’autre en agitant les bras. C’est très important, dans un processus de création, d’agiter les bras.
À un moment, j’ai eu besoin de faire un trou sur mon stand de clavier pour faire passer des câbles.
De toute évidence, on avait oublié de commander le système wifi dont on avait besoin. Et c'était un peu tard pour le commander ... on ne le recevrait jamais à temps.
Tous ont alors abandonné leur poste respectif pour venir m’aider.
C’est très important dans un processus de création de savoir s’arrêter pour se retrouver autour d’un trou.
ça rassemble, et ça forge l'esprit d'équipe.
François, qui filmait tout, a filmé ça, évidemment.
Le soir, il nous a montré le film.
Ça durait deux minutes et ça s’intitulait : le trou.
J’ai eu l’impression de regarder un épisode de l’émission Striptease.
Sauf que j’étais dedans.
Ça m’a fait bizarre.
J’ai quand même mis la vidéo sur Facebook car ça me faisait rigoler.
Le deuxième jour, Hervé Maigret est venu nous faire répéter les chorégraphies.
Il me disait « ancrage par-ci », « ancrage par-là », « tu pars par le dos ».
À un moment je me suis retrouvée la tête en bas.
Comme je ne touchais plus le sol non plus, je me suis dit que ce concert était en train de prendre une sacrée tournure.
Le troisième jour je suis arrivée à la salle en boitant car j’avais très mal au genou droit.
J’ai donc regardé dans mon livre « Dis moi où tu as mal et je te dirai pourquoi » de Michel Odoul, pourquoi j’avais mal au genou.
J’ai ainsi compris pourquoi j’avais mal genou.
Et j'étais contente de réaliser pourquoi !
Par contre, j'avais toujours mal au genou.
Le quatrième jour je boitais encore, mais de l’autre côté.
Cette fois-ci, c'était un problème d'orteil très rouge, très douloureux et qui refusait de se plier comme je le souhaitais.
J’ai demandé à la cantonade à mon équipe si c’était possible de se casser un orteil et de ne s’en rendre compte que quelques jours plus tard .
François m’a dit oui.
Morvan m’a dit non.
J’étais bien avancée.
Le dernier jour, nous avons fait une générale devant quelques personnes.
Mes amis Francesca et Erick étaient là. C’est normal, j’étais à leur mariage, alors ils sont venus à la générale de L’Alliance.
C'est un peu pareil.
Erick a fait des photos avec son téléphone et il me les a données.
Après cette générale, les gens qui étaient là m’ont dit plein de choses hyper élogieuses et encourageantes quant à l’avenir de L’Alliance.
Le directeur de la salle nous a dit qu’il venait de se prendre une grosse claque.
J'ai bien aimé cette expression.
"Grosse Claque"
Toutes ces bonnes ondes, mélangées avec la fatigue de la semaine, ça m’a fait pleurer .
C’est parce que je suis sensible.
J'ai posé mon front sur la table pour que personne ne me voit pleurer, mais en fait, je crois que tout le monde m'a vue.
C'est pas grave.
Je sais qu'ils m'acceptent tous telle que je suis.
Et puis on a rangé nos affaires, on s'est tous dit au revoir et chacun est reparti chez lui.
Je ne sais pas trop ce qu’il va se passer pour moi dans les prochaines semaines, mais en tout cas, de mon point de vue, il y aura un avant et un après « L’Alliance ».
L'après en question démarre mardi, à Paris.
Et c'est tout à fait personnel.
Je vous embrasse, Morvan non, il n’est pas dispo, il est trop occupé à m’encourager et à me valoriser sans relâche (mon langage de l'amour) pour que je donne le meilleur.
Liz
Crédit Photo : Normalement, si tu as bien lu le texte, tu sais qui a pris les photo.
Ps : Si tu as mal lu, je te le redis : c'est Erick Sanka, c'est mon ami.
Ps 2 : Mon ami, je veux dire mon vrai ami, dans la vraie vie.