Résidence L’Alliance : Jour 4 

Résidence L’Alliance : Jour 4 

Le 4ème jour, nous avons eu la visite de François Guillement (mon vidéaste attitré).
Il est venu filmer la répèt’ et a également assisté à l’un des premiers filages. 
De part sa qualité de membre de mon équipe et de part sa musicophilité, avoir ses impressions à l’issue de ce premier filage était précieux et important pour moi. 

(Nb : je ne suis pas tout à fait sûre que le terme « musicophilité » existe, je crois même que je viens de l’inventer, mais comme je suis sur ma page, après le droit de m'auto-valoriser, je m’octroie le droit d’inventer des mots si j’en ai besoin, et là, j’en ai besoin pour exprimer le fait qu’il aime la musique et, qu’en plus, il s’y connaît). 

(Nb2: si vous avez connaissance du mot dont j’aurais présentement besoin pour exprimer au plus près ce que je ressens, je veux bien que vous me le transmettiez, merci d’avance, best regards). 

A la fin du filage, je lui ai fait des signes pour qu’il me rejoigne en bas, dans la loge, pour discuter librement à l’abri des regards, des best regards. 
Cyrille aussi faisait des signes à ce moment là, mais contrairement à moi, il n’appelait personne, il était juste en train de répéter une chanson.
Toujours est-il que j’avais besoin d’avoir l’avis de François en privé. 
- Alors ? 
- Ah non mais là tu ... Et puis la batterie ça ... et avec Cyrille vous ... et puis les arrangements ils .... Ah non mais franchement ça va être, mais ça va être ...! 

Ce que j’aime chez François c’est qu’il sait faire preuve d’un grand enthousiasme quand il aime quelque chose. 
Ce que j’aime moins c’est que, comme toute personne à la créativité débordante, il ne finit pas toujours les phrases qu’il commence, et ceci parce qu’au moment même où il devrait finir une phrase qu’il a commencée, une autre a déjà pris la place de la précédente dans sa tête et elle arrive directement dans sa bouche par le fait même qu’il a besoin de nous la communiquer le plus rapidement possible. 
C’est parfois gênant en réunion de clip car il arrive qu’on ait un peu de mal à comprendre où il veut en venir. 
D’ailleurs, c’est peut être à cause de ces fameux mots manquants que je me suis retrouvée, il y a trois semaines, pour le second jour de tournage du clip « J’ai marché, tant marché », à remonter à pied, par 0 degré et en plein vent, tout le terril de la mine d’Abbarretz, avec une chouette sur la main. 
Mon dieu, que j'ai eu froid !!!
J’avais dû louper quelques informations le jour de la réunion parce que je m'étais jurée après "M'entends-tu", "Tu m'épates" et "En douceur", de ne plus jamais accepter de tournage où je passe mon temps à cailler. 
(le summum ayant probablement été atteint avec "En Douceur" où nous avons tourné de nuit en plein mois de février, dans une maison en ruine, évidemment non chauffée dont il manquait un pan de mur). 
Mais ceci est un tout autre sujet...

En tout cas, cette particularité de ne pas dire tous les mots des phrases nous permet aussi de mettre ce que l’on souhaite, comme mots, à la fin de ses phrases en suspensions. 
Et, ce jour là, j’ai choisi de mettre les mots suivants : épates, apporte un groove d’enfer, super binôme, déchire, génial. 
Ce qui a donné la phrase suivante : 
- Ah non mais là tu m’épates. Et puis la batterie ça donne un groove d’enfer et avec Cyrille vous formez un super binôme et puis les arrangements ça déchire. Ah non, mais franchement ça va être génial ! 

En gros, il était emballé et ça me convenait qu’il soit emballé. 

En fin de journée, alors qu’on cherchait une idée de mise en scène pour la fin du concert, Meivelyan nous a raconté le show de Jean Jacques Goldman, celui où la scène se soulève par le fond au moment où il chante « Envole-moi » et qu’ils se retrouvent, lui et ses musiciens, à jouer au dessus de la foule. 
J’ai trouvé que c’était une bonne idée et qu’on devrait la lui piquer, vu qu’il ne fait plus de concert maintenant. 
J’ai demandé à Nicolas, mon manageur, de faire un devis. 
C’est en cours. 

Le soir, j’ai hyper mal dormi parce que le lendemain nous allions présenter le concert à un public test dont quelques personnes sourdes pour qu’elles valident (ou pas) notre manière d’envisager l’accessibilité .... et ça, ça m’angoissait.

Affaire à suivre. 

Allez, je vous embrasse quand même, même si ça fait peur. 

Liz

Ps : n’oubliez pas qu’à partir de vendredi (16 Février), le titre « Sauvage » sera mis en ligne ... 
Purée, ça aussi ça m’angoisse ...

Ps2: Oui, je sais, j’ai l’angoisse facile

Ps3: Et curieusement, ça ne s’arrange pas en vieillissant