La vie extraordinaire d'une chanteuse normale.
30 Janvier 2024
Alors que je marchais sur les bords de Juillet direction le mois d’Août, je suis tombée dans un trou.
C’était un trou affreux d’une profondeur immense et même si son ambiance n’avait rien d’accueillant, ce trou j’y suis depuis un sacré bout de temps.
Ma chute fêla mon âme, bien plus que mon cou.
Arrivée tout au fond, je ne valais plus un clou.
De façon très régulière, de bonnes âmes ont bien tenté, penchées au-dessus de mon trou, de m’aider à m’extirper.
Mais les cordes qu’elles me lançaient n’étaient jamais assez longues pour que je puisse les saisir et ainsi pouvoir sortir.
De temps en temps, j’esquissais une grimpette sur la paroi, tellement lisse que je glissais et je tombais encore plus bas.
De mon trou je percevais que juste au-dessus de ma tête, on vivait, on se mariait, on chantait et on dansait.
Bref, la vie suivait son cours. Et moi j’avais le cœur lourd.
Je ne pouvais plus travailler toute seule au fond de mon trou. Alors j’ai tout annulé.
Tout était devenu fade. Je compris que j’étais malade.
Je n’avais plus envie de rien, la vie n’avait plus de sens. Alors je vis un médecin et fis appel à la science.
Tout d’abord on me prescrivit une pilule ovale et blanche. Celle-ci me cloua au lit pendant presque un mois et demi.
Et pendant ce temps précis, mon trou profond s’agrandit.
Alors on changea d’outil. Un comprimé rond et blanc me fut prescrit.
Je le pris tous les matins, et il ne se passa rien à part une tachycardie.
On arrêta rapidement ce deuxième médicament.
Et comme jamais deux sans trois, toujours au fond de mon trou,
Je pris pendant mes repas, le traitement numéro trois.
Mais tout comme les précédents, l’effet n’était pas probant.
Je le conservais néanmoins, en me disant, c’est certain, un jour il fera effet.
J’ai attendu plusieurs mois, mais l’effet n’arriva pas.
La science n’avait plus d’idées, j’étais face à un dilemme : continuer à m’enfoncer ou bien prendre un quatrième, un quatrième traitement.
Je choisis de le tenter, d'autant que c'est une nouveauté.
Alors un jour de temps gris, mes pas mous m’ont emmenée tout droit vers la pharmacie.
J’attends les effets maintenant. Mais souvent je le devine, et souvent je le ressens ce manque de sérotonine.
Ce trou est une maladie, un poids de vie, un manque d’envie.
Un mal aigu et éprouvant qui a pour attributs notables, de me faire dormir tout le temps et de voir en noir le présent.
Son côté le plus dommageable étant qu’il rend désagréable.
Cette fichue maladie je ne la souhaite vraiment à personne .
Elle m’enferme dans ma maison, m’empêche de répondre quand on sonne.
Avant que ça ne dégénère, j’adresse ces mots à mes paires :
Que l’on soit dans un nid de poule, un fossé ou une catacombe
On ne sait pas quand on va sortir, on sait seulement quand on tombe …
Mais arriver à le dire est peut-être un début d’avenir ?
Lise