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La vie extraordinaire d'une chanteuse normale.

LE BLOG DE LISE PRAT-CHERHAL

J’ai fait de la danse classique.

La vie est vraiment une suite de surprises. 
Une suite perpétuelle et sans fin. 
Aujourd’hui, par exemple, alors que je ne m’y attendais pas du tout, j’ai pris un cours de danse classique. 
Et oui ! 
Et j’y ai évacué beaucoup de toxines, vous pouvez me croire. 
Au départ, il va de soi que ce n’était pas une réelle volonté de ma part de faire 2 heures de grands-jetés-grands-pliés-et-première-et-troisième-et-tu-pointes-et-tu-flexes. 
Ah non, moi, je n’ai jamais voulu ça. 
Je pense même que, si j’avais su, ce matin, avant de partir à Nantes, que le cours du jour au 783 allait être un cours de danse classique, je n’y serais sûrement pas allée.
Et ceci par peur. 
Par connaissance de mes limites corporelles également. 
Mais comme j’ignorais tout de cet événement car c’est le principe même de la semaine « solde ta danse » au 783 à savoir : tu vas au cours mais tu ne sais pas ce que c’est comme cours, et bien j’y suis allée. 
À l’aveugle. 
Et, comme dirait Ali Rebehi, grand bien m’en a fait. 
Quand l’identité du prof du jour a été dévoilée dans le studio, c’est à dire au moment où on a soulevé le drap blanc sous lequel était caché le professeur (oui car c’est comme ça que ça se passe au 783, le prof secret arrive sous un drap blanc, comme un fantôme et son identité est dévoilée d’un coup en soulevant ce drap - et ce moment reste mon moment préféré du cours), donc quand l’identité du prof a été dévoilée il y a eu des « oh » des « ah » des « non » des « oui », des « super » !!! 
Tous semblaient connaître cette professeur (car il s’agissait d’une femme) ou du moins la reconnaître. 
Moi, comme je ne connais rien à rien dans ce milieu, je ne savais absolument pas de qui il s’agissait. 
Mais en la voyant, j’ai pris un air enjoué, ça ne coûtait pas plus cher et ça me donnait l’impression d’appartenir au groupe. 
Elle s’est présentée et nous a demandé si on avait peur de la danse classique. La plupart des gens ont dit non. 
J’ai dit oui. Une autre personne a dit oui également. On était donc deux à avoir peur. 
Et on s’est mis en action. 
 

J’ai fait de la danse classique.

Très rapidement j’ai compris qu’il allait se passer un truc pas ordinaire car des genres de barres parallèles horizontales ont été installées en plein milieu du studio. 
C’était des barres. 
Pour faire de la barre. 
Très vite m’est venu en tête tout un tas de blagues et de jeux de mots avec “la barre” et “le bar”. 
Je riais bien dans ma tête et je me suis dit que je pourrais en faire profiter tout le monde mais je me suis abstenue. 
Je n’ai rien dit parce que ce n’était vraiment pas le moment. 
Et on a commencé. 
À la barre. 
Oh punaise, c’était corsé. 
Il fallait tout maintenir, rester en ouverture, toujours voir ses doigts et flexer et pointer, dégager, ramasser (ah ça, pour ramasser, je ramassais). 
Outre ces mots codés dont j’ignorais souvent le sens, le langage utilisé pour nous faire comprendre la technique était très imagé et parfois très poétique. 
Ça me plaisait beaucoup. 
Pour bien prendre l’arrondi avec les bras, il fallait imaginer une goutte d’eau qui roulait de notre épaule à notre main. 
Pour porter son bras en hauteur mais toujours devant soi, il fallait imaginer tenir la flamme olympique. 
Elle nous disait ça pour qu’on positionne bien nos bras : 
- Penses à ta flamme ! 
- Tiens bien ta flamme ! 
- Ta flamme ! 
Je trouvais ça hyper poétique ! J’aimais beaucoup l’écouter parler. 
Mais perso, quand je pensais à ma flamme ( à mes bras, quoi), j’avais du mal à penser à mes pieds et inversement. 
Et dans un moment de solitude ou j’étais probablement dans une posture peu académique avec les bras derrière la tête alors qu’il aurait fallu les avoir devant, la prof s’est arrêtée à côté de moi et m’a dit : 
- Ta flamme Olympique, tu la portes toujours comme ça? Derrière ta tête ? 
- Moi ? Jamais! Lui ai-je répondu avec l’assurance d’un porteur de flamme. 
(Enfin, avec ce que je suppose être l’assurance d’un porteur de flamme olympique parce que entre nous je n’en connais aucun). 
Et j’ai remis mes bras bien comme il fallait. Avec une grande fierté. 
Après, on a fait des sauts en première et des sauts en troisième. 
Et c’est quand il a fallu alterner les deux que j’ai failli décéder des mollets. 
Mais curieusement, ça ne s’est pas produit, puisque je suis toujours là pour écrire tout ça. 
Ensuite, il a fallu sauter par dessus une rivière (grands jetés). 
Moi, j’ai un peu glissé dedans ... et j’ai fini trempée (de sueur). 
Pour finir on a fait un genre de révérence très chic. 
Quand au bout de deux heures le cours s’est fini, j’étais triste et heureuse. 
Heureuse, parce que je n’en pouvais plus et que mon odeur corporelle était arrivée à un tel point que je ne pouvais même plus me supporter (alors qu’habituellement sa propre odeur on la supporte très bien).
Et j’étais triste parce que c’était fini et que j’avais vraiment aimé ce cours. J’avais également vraiment aimé cette prof.

Sur le chemin du retour, je repensais à tout ça et je me disais que ce matin, le 783 nous avait offert une bien belle surprise avec ce cours. 
Je pensais alors en avoir fini avec les surprises pour la journée mais il n’en était rien.
En arrivant chez moi, j’ai reçu un texto de Morvan qui me disait la chose suivante : 
- « Nous partons aux États-Unis avec les enfants le 25 octobre prochain. J’ai tout réservé. »
Oh purée ! Mais qu’est ce que c’était que cette fantaisie ? 
Mais qu’est ce qu’il lui avait pris ?!!
C’est vrai qu’il m’avait vaguement parlé de cette idée de voyage en famille recomposée, samedi dernier entre deux bières, mais moi j’étais loin d’imaginer que, 5 jours plus tard, cette vague idée allait se transformer en réalité effective. 
Effective et onéreuse. 
Mais si ! 
Il est comme ça Morvan. Il a de la suite dans les idées, beaucoup de suite et parfois même, quand il est un peu tard, il a de la suite avant les idées, mais ça, c’est quand même assez rare. 
Là, faire un tel voyage à 6, je trouvais qu’il allait un peu loin dans le projet famille recomposée... 
Dans mon étonnement, j’ai eu envie de l’appeler pour lui demander quelques explications. Il fallait qu’il m’explique son projet de financement. 
C’est vrai quoi ! On n’est pas les Cat’s on Trees! Il avait peut être besoin que je lui rappelle le montant de nos indemnités journalières.
Mais je ne l’ai pas fait. 
À la place, j’ai respiré en conscience. 
Tout en respirant, je me demandais bien avec quel argent j’allais payer ça, mais je me suis dit que trouverai certainement le financement en temps voulu. 
J’avais, à ce moment-là mieux à faire que me tracasser avec des questions pécuniaires puisque je venais d’acheter un nouveau jeu de société pour ma progéniture personnelle et qu’on avait le projet de l’essayer en mangeant des glaces. 
Et j’ai eu bien raison de ne pas me tracasser car la situation allait se débloquer d’elle même très rapidement. 
En effet, une heure plus tard, je recevais un mail très long avec pas mal de vocabulaire que je ne comprenais pas. 
Dans ce mail, on m’annonçait que la personne pas très professionnelle (pour quelqu’un de la profession), qui m’avait salement escroquée il y a quelques temps déjà, allait désormais être contrainte par la justice à me payer une partie de l’argent qu’elle me devait. 
Alors ça, pour une surprise, c’était une sacrée surprise. 
Une bien belle surprise ! 
Cet escroc allait enfin cracher au bassinet (j’adore cette expression et je ne pensais vraiment pas l’utiliser un jour pour de vrai). 
J’allais donc récupérer une partie de l’argent qu’il me devait. 
Une petite partie certes, mais qui allait amplement couvrir ma part des frais pour ce voyage. 
J’allais même pouvoir payer un jean à tout le monde, tiens ! 
En conclusion je dirai que cette journée fut pleine de rebondissements. 
D’entre-chats également. 
Je vous quitte ici ... étant actuellement dans un train qui me mène à la capitale afin de vivre de nouvelles aventures avec des gens nouveaux dont je vous parlerai prochainement. 
Je vous embrasse, Morvan non, il n’est pas dispo, il est en train, dans le train, de passer un coup de fil à sa banque. 
Liz

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A
C'est tellement bien raconté qu'on a envie de faire de la danse classique ! Au moins une fois. Merci !
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