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La vie extraordinaire d'une chanteuse normale.

LE BLOG DE LISE PRAT-CHERHAL

J'avais fait la connerie de l'année alors que l'année n'était pas encore finie.

Vous le savez, où l’ignorez probablement, mais actuellement et ce jusqu’à lundi (jour de la dead-line) nos journées, à Morvan et moi-même, sont quasiment entièrement consacrées à écouter les mix de mon prochain album "Les réalités" pour y déceler les dernières retouches à y faire. 

Pour ce faire, je crée régulièrement des playlists secrètes sur internet via soundcloud que je partage avec Morvan et Nicolas, mon manager.

Ainsi nous écoutons les titres, notons chacun les retouches à faire, nous en discutons ensemble via Skype ou de visu le cas échéant, nous faisons les dites retouches, puis nous recommençons à écouter jusqu’à ce que nous ne notions plus aucune retouche à faire. 

 

C’est un processus assez long de plusieurs dizaines d'heures étalées sur plusieurs jours. Mais en toute humilité horaire, il faut bien reconnaître que c’est finalement bien peu de temps comparé à la création du monde par exemple. 

 

Et ce matin, au terme d'une nouvelle séance de retouches, j'ai mis la énième version des mix sur une playlist de mon compte soundcloud comme je le fais à chaque fois.

Et je suis partie au sport, mes mix dans les oreilles.

(oui, mix, même s'il y en a plusieurs, ça ne prend pas de "s", c'est ma mère qui me l'a dit. Elle m'a donné comme explication à cette règle grammaticale, je cite :

- mix ne prend pas de "s", il n'y a pas de "s" après les "x" et les "z"

 

Comme elle a du pressentir que son explication n'allait pas être suffisante pour moi, et que j'allais peut-être la questionner un peu plus profondément à ce sujet, elle a ajouté :

- C'est comme ça et puis c'est tout.

 

Devant son argumentaire très développé, je me suis inclinée. Et puis c'est tout.

 

Mais revenons à mon histoire dramatique qui l'est néanmoins moins que le réchauffement climatique.

 

Alors que j’étais à la salle de sport sur un vélo elliptique à enchaîner les kilomètres tout en transpirant excessivement, j’ai commencé à recevoir de la part de soundcloud des notifications. Il y avait des petits cœurs, des commentaires, des reposts et des partages de ma musique de la part de différentes personnes. 

C’était très plaisant. 

 

Très plaisant jusqu’à ce que je me rende compte que ces notifications et petits cœurs étaient au sujet de mon futur album et ne venaient ni de Morvan ni de mon manager.

 

Mon sang ne fît alors qu’un tour de vélo elliptique. 

 

Je suis allée en quatrième vitesse sur ma playlist soundcloud, tout en continuant mes kilomètres car je n’arrête jamais un entraînement en cours de route. C'est comme ça. Et puis c'est tout.

 

Là, je me suis rendue compte avec horreur que, non seulement, j'avais d'énormes auréoles sous les bras mais en plus, j’avais oublié de cocher la case « privée » de la dite playlist. 

 

Ce matin donc, mon futur album « Les réalités » a été en libre accès sur soundcloud pendant une trentaine de minutes. 

 

Alors qu’il n’est ni sorti, ni protégé. 

Ni rien du tout ! 

 

Et ça, on peut vraiment dire que c'est une connerie. Et puis c'est tout.

 

Je me suis empressée de dénicher le bouton qui permettait de mettre la playlist en privée. Malheureusement, une fois que la playlist était créée, ce bouton était introuvable. Il était introuvable par moi tout du moins.

J'ai dû, titre par titre, aller cocher la dite case sur chacun des morceaux pour qu'ils ne soient plus écoutables par le monde entier.

J'ai fait cela sur mon téléphone, tout en faisant, je vous le rappelle, du vélo elliptique.

 

(Je vous laisse là un instant personnel pour que vous puissiez vous créer votre propre image mentale de la situation ci-dessus mentionnée).

 

Tout est désormais effacé (normalement). 

 

J’espère qu’il n’y aura aucun préjudice et que personne n'ira en prison.

Je dirai même plus, j'espère que cette histoire ne sera jamais l'objet d'un épisode de "Faites entrer l'accusé", n'en déplaise à Rachid M'Barki et Dominique Rizet.

 

Je propose unilatéralement qu’on me pardonne cette erreur car l’erreur est humaine et jusqu’à preuve du contraire, même si je ne suis pas responsable de la création du monde, je fais partie de la catégorie humaine .

Je mérite donc le pardon.

 

Pour finir, et en toute honnêteté, je suis actuellement prise entre la honte d’avoir fait la connerie, et il faut bien l’avouer, le plaisir d’avoir reçu cette douce pluie de notifications d’amour pour mon travail en un temps record. 

Notamment concernant les titres « Amoureux de moi » et « L’hôpital qui se fout de la chatte » qui ont eu leur petit succès et un nombre assez hallucinant de reposts durant cette demi-heure. 

 

Je vous embrasse,

 

À très bientôt pour la suite des Réalités. 

Mon disque sort en février 2023, ou un peu avant si je fais malheureusement d'autres conneries.

 

Lise Prat-Cherhal 

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Commenter cet article
A
Argh j'ai raté ça ! Alors qu'en grand lecteur de Martin Winckler je suis totalement fan de la chanson sur l'hôpital que se fout de la chatte, toujours magnifique en concert...<br /> Je n'ai plus qu'à être patient...<br /> Merci ! :-)
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A
Il n'y a que ceux qui n'écrivent pas "Réalités" qui font pas de conneries....Et py c'est tout!
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