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La vie extraordinaire d'une chanteuse normale.

LE BLOG DE LISE PRAT-CHERHAL

J'ai assisté à un match des Chicago Bulls

J'ai assisté à un match des Chicago Bulls

 

Puisque notre voyage aux Etats-Unis nous a mené jusqu’à Chicago, nous avons décidé pour notre dernière soirée, poussés par un adolescent qui faisait partie du voyage, de nous rendre à un événement sportif 100% américain : un match de basket de la NBA. 

Notre choix s’est porté sur le match opposant les Chicago Bulls (l’équipe de Chicago, avec la tête de taureau rouge sur fond noir) aux Indiana Pacers (l’équipe d’Indianapolis avec le grand P bleu sur fond jaune).

 

En arrivant au United Center (le stade de Chicago), nous avons été fouillés de fond en comble. 

C’était sécurisé, c’était les Etats-Unis. 

Curieusement, Morvan n’a pas eu à passer par un stade de fouille complémentaire. 

C’est normalement ce qui se passe quand nous passons ensemble un checkpoint de fouille : je passe sans encombre, et lui est fouillé les mains en l’air, ou bien emmené dans une cabine qui lui scanne entièrement le corps, ou encore dans un bureau privé... 

Et tout ça, à cause de son visage barbu. 

 

Là, non. 

Son aspect n’était pas suspect aux yeux des américains. 

Tant mieux, peut être qu’il en serait de même dorénavant dans tous les checkpoints. 

Ce serait vraiment bien car ça nous ferait gagner un temps précieux lors de nos prochains voyages. Mais ceci n’est pas l’objet de ce post. 

 

Au sortir de cette fouille express, un homme nous a tendu à chacun un objet non identifié en disant : « it’s free ». 

Je ne savais pas ce que c’était mais comme c’était free, j’en ai pris un. 

Et j’ai bien fait, ces objets étaient des « Chicago Bull’s blankets » soit des couvertures à l’effigie des Chicago bulls. 

Et chacun a eu sa blanket.

Morvan m’a dit : 

- On va pouvoir la ramener chez nous cette blanket de taureau. 

Cette soirée était donc placée sous le signe de l’humour. 

 

Nous avons rapidement trouvé nos places parmi les 19 000 autres du stade.

C’était immense, c’était les Etats-Unis. 

Et le spectacle a commencé. 

Tout d’abord, après une fanfaronnade indescriptible de sons divers et de lumières aveuglantes digne des meilleurs shows du zénith de Nantes, une femme est venue au centre du terrain. 

Elle a entonné à capella très fort dans un micro l’hymne américain. 

La totalité des personnes présentes dans le stade s’est alors mise debout par respect pour cet instant musical d’un style tout à fait particulier. 

Et parce que nous sommes polis nous avons suivi le mouvement. 

Son vibrato était tel que je craignais beaucoup qu’il ne déclenche à lui tout seul un tremblement de terre.  

C’était absolument inaudible mais tellement typical ...

On peut considérer que ça m’a plu même si j’ai ressenti un grand soulagement quand elle a conclu sa chanson. 

C’était aigu, c’était fort, c’était vibrant, c’était les États-Unis. 

 

À la fin de l’hymne, le terrain s’est embrasé grâce à un jeu de lumières très bien huilé. 

C’était très impressionnant, c’était vraiment les États-Unis. 

 

 

 

J'ai assisté à un match des Chicago Bulls

Je me suis alors dit que le match allait commencer incessamment sous peu. 

J’avais tort. 

Les joueurs sont rentrés, tranquillou, en jogging, et ont commencé à faire leur échauffement au beau milieu du terrain, enfin, de la scène, car à ce niveau là de pyrotechnie, on ne savait plus trop si on était à un événement sportif ou à un concert de Jean-Michel Jarre pendant ses bons jours. 

 

Un dj mixait du son hyper fort, des pom-poms girls ont déboulées suivies par une personne déguisée en vache, la mascotte des Bulls. 

J’avais l’impression d’être dans une série tv que je regardais étant adolescente. 

Beverly Hills par exemple.

Mais sans Dylan et Brandon. 

 

Les deux équipes et tous les joueurs ont été présentés sur un écran géant dans un bruit complètement ahurissant. 

C’était bruyant, c’était les Etats-Unis. 

 

Puis le match a commencé. 

J’ai demandé à Morvan quelle équipe il soutenait. 

Il m’a répondu : 

- Moi, je soutiens l’équipe des noirs. 

Il ne prenait donc pas parti. 

 

Le jeu a duré environ 2 minutes et s’est arrêté : c’était la première pause, la première d’une longue série. 

Trois personnes cachées dans des costumes gonflables en forme de vache sont entrées sur le terrain et ont entamé autour de la piste un genre de course d’obstacles.  

C’était complètement surréaliste. 

C’était complètement les États-Unis. 

Personnellement, je trouvais que cette course de vaches gonflables était nettement plus attractive que le basket en lui même, mais je n’ai rien dit aux membres de mon groupe parce que ces places nous avaient coûté très cher et parce que j’avais peur qu’ils se moquent de moi. 

 

Le match a repris. Les Bulls menaient la danse.

3 minutes plus tard, il y a eu une nouvelle interruption. 

Cette fois ce sont des enfants en costumes pailletés qui ont envahi le terrain pour faire une chorégraphie. 

Et pas n’importe quelle chorégraphie. Y avait du salto, du flip, des portés. Du très haut niveau. 

C’était technique, c’était les États-Unis. 

C’est à ce moment-là que Morvan a décidé de faire une expédition au bar car il n’a jamais été très intéressé par les chorégraphies faites par des enfants. 

Quand je l’ai vu revenir accompagnée de la barmaid, je me suis demandé quel était le problème  pour qu’il se trouve sous escorte de la sorte.

En fait, il n’y avait rien de grave, c’était juste qu’il n’avait pas la possibilité de porter à lui tout seul les 6 gobelets qu’il venait d’acheter et qui contenaient à eux 6, 3 litres de boisson sucrée pour les uns, alcoolisée pour les autres. 

Je lui ai demandé pour combien il en avait eu. 

Il m’a répondu : 53 dollars. 

C’était cher.

C’était les Etats-Unis. 

 

Puis le basket a repris pendant une minute et a été encore une fois interrompu par la performance d’un homme qui faisait rouler un grand cerceau. 

Vous connaissez la pochette de l’album « Charade » de ma sœur Jeanne où elle est dans un grand cerceau ? 

Et bien, cette performance, c’était un peu cette pochette, sauf que ça bougeait et que c’était un homme. 

Il se mettait debout dans le cerceau, tournait, se mettait la tête en bas, les pieds en l’air. 

C’était plutôt amusant à regarder. Bien évidemment, tout ceci avait lieu dans une ambiance sonore extrêmement forte et il va de soi que ce cerceau était lumineux, clignotait et changeait de couleur. 

 

Et puis les joueurs sont revenus et le match a recommencé. 

Je crois qu’ils ont marqué quelques paniers à ce moment là mais je ne m’en souviens plus très bien car le jeu a été une nouvelle fois interrompu. 

Cette fois-ci, il s’agissait de nous faire participer, nous les 19 000 spectateurs à un genre de concours de danse. 

Sur les écrans géants sont apparus les personnages du jeu vidéo Fornite. 

Moi, je ne savais pas que c’était les personnages de Fornite, mais j’étais assise à côté de quelqu’un de jeune, qui me ressemble et qui connait ça très bien. 

Les personnages apparaissaient à tour de rôle, dansaient et le jeu consistait à les imiter. 

Si tu le faisais bien, tu pouvais être filmé et apparaître sur l’écran géant. 

Évidemment, je l’ai fait. 

Évidemment, j’étais la seule de mon groupe à le faire. 

C’est là que je me suis rendue compte que nos enfants respectifs avec Morvan n’étaient plus vraiment des enfants. 

Parce ce que les enfants, quand ils ont entre 2 et 9 ans, ils dansent avec toi dans le stade et ils sont contents de le faire, mais quand ils ont entre 10 et 18, ils ne dansent pas, ils te regardent et parfois, ils ont un peu honte. 

J’ai donc dansé toute seule en espérant être filmée mais ça n’a pas été le cas car la caméra ne filmait que les enfants, ou les adultes qui dansaient avec des enfants. Pas les adultes tout seul. 

J’étais très déçue. 

Ivre de tristesse, je suis allée finir mon demi-litre de soda. 

 

Le match a alors repris jusqu’à l’arrivée de nouvelles pom-poms girls. 

Ou alors c’était les mêmes qui avaient changé de costume. 

Je ne sais plus trop. 

À la fin de leur chorégraphie, elles ont lancé leurs pompons dans le public. 

Je n’en ai pas eu car j’étais trop loin. 

J’ai été très très déçue. 

Ça, plus ma non-présence sur les écrans géants alors que je dansais très bien la chorégraphie de Fornite, me laissait penser que de probables mauvaises ondes étaient en train de s’abattre sur cette soirée. 

 

Et j'avais raison car c’est à ce moment là que le match a changé de direction :  les Bulls se sont fait pour la première fois dépasser par les Indiana Pacers. 

 

Heureusement, pour me sortir de mon désespoir personnel, il y a eu une nouvelle pause animée totalement inédite et absolument pas zéro-déchet : l’épandage de pop-corn. 

Comme son nom l’indique, cette activité consistait pour la mascotte vache des Bulls à aller dans le public avec un énorme sac de pop-corn et à le déverser sur la tête d’un spectateur (et de ses proches voisins). 

Tout ceci étant bien sûr filmé et diffusé sur les écrans géants qui m’avaient snobée. 

 

Cette animation m'a vraiment surprise et contrairement aux autres, elle m’a laissée perplexe. 

Je n’ai pas bien compris le but, enfin le panier, puisqu’on était au basket. 

 

Toujours est-il que ça n’a pas empêché les joueurs de revenir pour continuer leur match. 

 

Les Indiana Pacers menaient le match désormais. 

C’était un fait avéré. 

J’étais un peu dégoûtée d’avoir sur les genoux une blanket des Bulls même si elle était gratuite. 

Je me suis dit que c’était peut être le moment d’échanger ma blanket de taureau contre une blanket jaune des Pacers, histoire d’être dans l’équipe qui gagne. 

Mais j’ai pas osé ce retournement de veste, enfin de blanket, car ça aurait encore fait honte aux enfants ... et à ce niveau là de la soirée, j'étais déjà allée suffisamment loin. 

C'est à ce moment précis, et pour changer, que le match a été de nouveau interrompu. 

 

Cette fois-ci, nous avons eu l’honneur de découvrir les Luvabulls, une troupe de danse entièrement féminine dont les chorégraphies sexy sont faites pour célébrer l’équipe des Bulls. 

J’étais un peu gênée d’assister à ce spectacle d’une grande sensualité en présence des enfants, d’autant que les costumes qu’elles portaient extrêmement près de leurs corps parfaits auraient pu je pense être interdits par le CSA aux moins de 18 ans. 

Morvan, lui avait l’air d’apprécier. Il m’a dit : 

 - Ah je trouve ça super! J’adore la danse !! 

J’ai fait mine de ne pas comprendre. 

Alors que j’avais très bien compris. 

 

Et le match a encore repris, c’était la dernière ligne droite. 

 

Pour m’impliquer un peu dans le jeu avant que tout ne s’arrête, j’ai eu envie subite d’hurler une phrase à l’intention des joueurs pour les encourager. 

J’ai alors cherché dans mon répertoire personnel de phrases à dire lors d’évènements sportifs. 

Et comme ce répertoire est quasi vide à cause de mon désintérêt profond pour les sports collectifs, la seule phrase qui m’est venue alors, fut une phrase entendue à maintes reprises lors du seul match de Hand que j’ai vu dans ma vie à savoir : “ les bras, les gars, les bras” ( cf: épisode “Un week-end sans concert” que tu peux lire en cliquant là : http://lizcherhal.over-blog.com/2018/02/un-week-end-sans-concert.html ) 

 

J’ai donc braillé cette phrase : 

- les bras, les gars, les bras! 

Ça n’a eu aucun effet. 

Pas le moindre. 

Probablement parce qu’on était au basket et doublement probablement parce qu’on était aux Etats-Unis. 

 

Lors de la dernière pause de jeu, nous avons assisté, sur les écrans géants, à une course en animation entre un baggle nommé Biggie Baggle, un donut du nom de Dunkin Donut et une tasse de café appelée Cuppy Coffee.

C'était un genre du dessin animé sur lequel il était possible d'interagir grâce à une application que les spectateurs avaient sur leurs téléphones. 

Nous, nous ne l'avions pas cette application. Nous ne pouvions donc pas influer sur la course. 

J’étais néanmoins pour Biggie Baggle car lui et tous ses frères baggles composaient exclusivement tous mes petits déjeuner depuis 9 jours. 

Je l’ai donc vivement encouragé ce petit baggle.  

Malheureusement, c’est Cuppy Coffee qui a gagné. 

Et ça m’a fait pratiquement autant de peine qu’assister à la défaite des Bulls. 

Car oui, les Bulls ont perdu. A 2 points près. 

Quelle déception ! 

 

Alors nous avons quitté le stade et nous sommes rentrés dormir dans notre location avec nos blankets.  

Ce fut notre dernière soirée à Chicago puisque le lendemain nous embarquions pour le voyage retour.

Ce voyage allait durer 28h consécutives et serait riche d'enseignement puisque j'y apprendrai qu'il est tout à fait possible de s'endormir par terre en salle d'embarquement d'un aéroport lorsqu'un avion est retardé. 

Mais à ce soir-là, à Chicago, nous n'avions aucune idée de ce qui nous attendait le lendemain ... 

Et c'est pour ça que nous avons tous très bien dormi. 

 

Voilà, c’était un voyage extraordinaire, c’était à 6, c’était les Etats-Unis. 

 

Je vous embrasse, 

 

Liz Cherhal

 
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